L'édition 2023 de l'Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP) réalisée par l'OFDT depuis 1999 met en lumière les évolutions du regard porté par les Français sur les drogues. On note en particulier que la dangerosité perçue se redéfinit désormais selon les habitudes d'usages et non plus uniquement selon le statut légal du produit. SYNTHESE : En 2023, le cannabis et la cocaïne demeurent les drogues les plus souvent citées spontanément par les Français. Si le cannabis reste la drogue de référence, la notoriété de la cocaïne progresse nettement, 74 % des Français l'ont mentionnée contre 53 % en 2018. Si l'alcool et le tabac ne sont perçus comme des drogues que par un quart des Français, en revanche, une majorité d'entre eux considère ces deux substances comme les premières causes d'addiction, à l'instar des drogues illicites. Entre 1999 et 2018, la part des Français s'estimant bien informés sur les drogues a augmenté de 58 % à 68 %, mais celle-ci a reculé à 63 % en 2023. La dangerosité perçue de la cocaïne, de l'héroïne et du cannabis a baissé depuis 25 ans : 38 % des Français considèrent, en 2023, le cannabis dangereux dès l'expérimentation contre 54 % en 1999. L'alcool et le tabac sont, en revanche, perçus plus dangereux. Les opinions négatives à l'égard des usagers de drogues continuent en 2023 de façonner les représentations. Environ, neuf Français sur dix considèrent les usagers de cocaïne et d'héroïne comme « dangereux pour leur entourage » et plus de la moitié estime qu'ils « cherchent à entraîner les jeunes ». À l'exception du cannabis, la part des Français estimant que ceux qui consomment des drogues sont des « personnes malades » est en augmentation continue depuis 2008. La part des Français considérant important d'informer les consommateurs de drogues sur la façon la moins dangereuse de la consommer est passée de 40 % en 2018 à 50 % en 2023. Par ailleurs, la dépénalisation des usages de drogues illicites, dont le cannabis, est une proposition qui reste rejetée par une majorité de Français.